Quels risques pour la santé à consommer trop de plats ultra-transformés ?

 

 

Écrit par Camille Gaubert / Sciences & Avenir Ramène ta fraise

28 Août, 2019

Deux études montrent un lien entre la forte consommation d’aliments ultra-transformés et des risques pour la santé. Difficile pourtant de dire quelle part du risque est directement causée par ces aliments, et quelle part est due au style de vie souvent associée à cette consommation.

L’abus de plats industriels « ultra-transformés » serait lié à une augmentation du risque cardiovasculaire et de décès, suggèrent deux études européennes menées auprès de plus de 120.000 personnes et publiées le jeudi 30 mai 2019. Ces nouvelles études, même si elles ne permettent pas de démontrer un lien direct de cause à effet, renforcent les arguments de travaux précédents liant les plats hautement transformés à un risque accru d’obésité, d’hypertension artérielle, voire de cancers. Les deux études, respectivement conduites sur plus de cent mille adultes français et près de vingt mille diplômés d’universités espagnoles, sont parues dans le British Medical Journal (BMJ).

ULTRA-TRANSFORMES. Des aliments sont considérés ultra-transformés quand ils ont subi des procédés industriels de transformation (huile hydrogénée, amidon modifié, etc.) et contiennent de nombreux ingrédients, notamment des additifs. Un plat préparé, sans additifs, congelé ou pas, n’en fait pas partie. Mais la plupart des plats prêts à réchauffer, les sodas sucrés ou contenant des édulcorants, les « steaks » végétaux reconstitués avec additifs, les saucisses, les soupes en poudre et les snacks en général en font partie. Ils sont généralement plus riches en sel, graisses saturées, sucre et pauvres en vitamines et en fibres, selon les chercheurs. S’y ajoutent des contaminants provenant des emballages et des contenants en plastique. Ce type d’aliments représente plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux, selon l’Inserm.

Une association entre augmentation de consommation d’aliments ultra-transformés et risques pour la santé

·      1E ETUDE.  En France, 12% d’augmentation de risque cardiovasculaire

Sur les deux nouvelles études, la publication française de l’Inserm dirigée par la Dr Mathilde Touvier porte sur plus de 100.000 participants, en majorité des femmes, participant à l’étude NutriNet-Santé (suivis entre 2009 et 2018, sur six ans maximum). Elle a évalué la consommation de 3.300 aliments et boissons, classés selon leur degré de transformation industrielle.

La consommation d’aliments ultra-transformés s’est révélée être associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires (1.409 cas sur les 105.159 participants), et en particulier de maladies coronariennes (665 cas) et de maladies cérébro-vasculaires (829 cas). Une augmentation de 10 points de pourcentage d’aliments ultra-transformés dans la nourriture – en passant par exemple de 15% à 25% – est associée à une augmentation de 12% du risque de maladies cardiovasculaires (13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les AVC et leur forme transitoire).

LE COMMENTAIRE DU STATISTICIEN. La consommation réelle d’aliments ultra-transformés étant d’environ 17% dans l’étude, une augmentation de 10% « représenterait en fait une augmentation très substantielle de la consommation » qui la ferait passer à 27%, explique sur Science Media Centre le Pr Kevin McConway, professeur en statistiques anglais, indépendant de ces travaux. Quant à l’augmentation de 12%, c’est une moyenne qui concorde avec « une augmentation comprise entre 5% et 20% ». De plus, seuls 1,4% de la population a souffert d’une maladie cardiovasculaire pendant le suivi, continue-t-il, ce qui signifie que ces estimations d’augmentation de risque « sont soumises à de nombreuses incertitudes« .

·      2E ETUDE. En Espagne, 18% d’augmentation de risque de décès

La seconde étude de Maira Bes-Rastrollo (Université de Navarre, Pampelune, Espagne) et ses collègues évalue les associations possibles entre l’ingestion d’aliments ultra-traités et le risque de décès quelle qu’en soit la cause. Elle porte sur 19.899 diplômés universitaires espagnols (dont 12.113 femmes) âgés en moyenne de 38 ans. Là aussi, les aliments ont été regroupés selon le degré de transformation et les décès ont été dénombrés sur une moyenne de 10 ans.

 

Lire la suite de l’article sur Sciences et Avenir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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